78e Assemblée générale des Nations unies

« Ensemble pour faire face aux futures pandémies ! »
Une réunion de Haut niveau sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies s’est tenue en marge de la 78e Assemblée générale des Nations unies. Le Docteur Marie Khémesse Ndiaye, Ministre de la santé et de l’action a lu une déclaration lors de cette réunion le 20 septembre 2023. Après avoir évoqué le pertinent dispositif mis en place par le Sénégal notamment lors de la pandémie de COVID-19, elle a appelé à une mobilisation internationale pour bâtir un monde mieux outillé afin de prévenir, détecter et assurer une riposte efficace face aux futures pandémies. A suivre, la substance de sa déclaration.

« Monsieur le Président de la 78eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Le Sénégal salue la tenue de cette réunion de Haut niveau sur la prévention, la préparation et la réponse face aux pandémies et souscrit à la déclaration faite par l’Éthiopie au nom du Groupe africain. Au nom de ma Délégation, je voudrais remercier les co-facilitateurs de la déclaration politique adoptée ce matin. Tout en saluant l’esprit de compromis des délégations ainsi que le contenu ambitieux du texte, je tiens à réitérer l’engagement du Sénégal en faveur de nos objectifs communs de construire des systèmes de soins de santé primaires résilients notamment pour les plus vulnérables. Je voudrais toutefois réaffirmer que le Sénégal se démarque de tous termes et expressions
non consensuels qui seraient contraires à ses réalités culturelles et cultuelles. La pandémie de COVID-19 et ses conséquences sur nos systèmes sanitaires, en plus de révéler notre destin commun, ont montré l’impérieuse nécessité, de mieux se préparer pour faire face aux prochaines pandémies. C’est pourquoi, la promotion de la sécurité sanitaire dans un contexte de renforcement de la Couverture sanitaire universelle est une préoccupation majeure du Sénégal.


Conscient de cet impératif, le Sénégal a mis en place un Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) de type C permettant une riposte rapide et simultanée face à plusieurs évènements conformément aux orientations du Comité national multisectoriel de gestion des épidémies et du Règlement sanitaire international. Dans cette même démarche, notre pays vient de boucler l’évaluation externe conjointe du Règlement Sanitaire International 2005 (RSI 2005) et s’apprête à élaborer son deuxième Plan d’action national pour la Sécurité sanitaire (PANSS). Ces différentes activités se font dans une approche multisectorielle et intégrée dénommée «Une seule santé» pour la réalisation d’actions coordonnées.

Une autre leçon tirée de la survenue de la pandémie Covid-19 est la nécessité de travailler à l’obtention d’une souveraineté pharmaceutique. C’est le sens des efforts importants fournis par le Sénégal dans la production de médicaments et de produits de santé. Ces efforts consistent en la relance de l’industrie
pharmaceutique locale avec l’accompagnement de l’État aux industriels, l’ouverture prochaine du centre de production de vaccins en partenariat avec l’Institut Pasteur dans le cadre du projet MADIBA, la valorisation des plantes médicinales, le renforcement de la chaîne d’approvisionnement à travers la SEN-PNA (Pharmacie nationale d’Approvisionnement).


Aux fins d’une meilleure régulation et d’un contrôle adéquat de la production, l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique a été mise en place et la loi sur la pharmacie, les médicaments et les produits de santé a été promulguée. En outre, pour assurer une coordination et une efficacité à ses politiques nationales, le Sénégal a signé un mémorandum d’entente avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour abriter un Hub logistique des opérations d’urgence sanitaire, et un autre pour mettre en œuvre le projet SURGE (renforcer et utiliser les groupes d’intervention en cas d’urgence).

Le Sénégal est ainsi positionné par l’OMS pour être un lieu par excellence de gestion des urgences en Afrique occidentale et centrale. Pour répondre à ces défis, ces politiques doivent être couplées à des financements substantiels avec des facilités de mobilisation et de décaissement. Tout aussi important, pour la capacitation des pays en développement, est la gestion durable de la dette, la coopération fiscale internationale et la coopération au développement. Je voudrais conclure par exprimer l’engagement du Sénégal aux côtés de l’OMS et de tous les partenaires techniques et financiers à contribuer au renforcement de la coopération et du partage d’expériences pour bâtir ensemble un monde mieux outillé afin de prévenir, détecter et assurer une riposte efficace face aux futures pandémies. »